Depuis mes débuts, j’archive la beauté de l’instant, histoire de faire un panorama avec quelques fragments d’identités, de mouvements, de lieux.
C’est ma recherche de la beauté, implicite dans chaque chose, souvent imparfaite, généralement unique. C’est l’art de saisir l’éphémère. La vie s’exprime à chaque instant et, pour l’oeil averti, elle crée des moments de beauté absolue, que je tente de capter et d’immortaliser en acceptant la lumière pour ce qu’elle est, comme elle est.
Je la respecte, l’apprivoise, me calibre sur elle, m’y adapte et la suis dans sa démarche onduleuse, me montrant patient jusqu’au moment où le déclic saisit la scène dans mon champ de vision.
Ma démarche s’inscrit dans une longue évolution esthétique inspirée par Klavdij Sluban, Diane Arbus, Robert Frank, Joel Meyerowitz, Lee Friedlander, etc. Cadrage atypique, flou de bougé, flou de mise au point, superposition accidentelle de prise de vue, sujets triviaux, banalité des situations, etc.
Bien que je me serve d’équipements à la pointe de la technologie, j’ai un faible pour la démarche en argentique, mon leitmotiv depuis hier jusqu’à demain. J’utilise mon art pour capter l’éphémère et je développe mes images à la main. En optant pour le noir et blanc, j’espère saisir l’émotion brute qui émane de mes sujets. Et, subrepticement, je laisse entrer la couleur dans mon travail.
Saisir un regard furtif, une émotion pure, la lumière naissante de l’aube, la beauté apaisante d’un sous-bois continue de nourrir ma quête. Immortaliser l’instant d’un quotidien, archiver la beauté d’une nature vierge, prendre sur le vif un fragment de vie urbaine, rurale ou naturelle, en pouvant toucher mes sujets par ma proximité, en tout respect et dans la spontanéité. À mes yeux, le furtif et la spontanéité sont le sel de l’inspiration et les prémices de la magie.
L’authenticité, tel un battement de coeur, ne connaît qu’un temps, le moment présent.
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